Né aux États-Unis, le courant « droit et littérature » est aujourd’hui reconnu comme une nouvelle manière de poser les questions fondamentales de la philosophie du droit, au carrefour du droit, de la philosophie et des études littéraires. Le SIEJ entend participer activement au développement de ce courant en Europe. Sur le plan éditorial, il s’agit de multiplier les études thématiques illustrant la fécondité du thème et sa pertinence au regard de la spécificité du raisonnement juridique. Sur le plan sociétal, il s’agit de participer au débat public grâce à cette approche fictionnelle des problèmes que soulèvent le droit, la justice et le pouvoir.
Les recherches menées dans cet axe se structurent en trois pans : proposer une lecture juridique d’oeuvres littéraires ; « faire du droit » en racontant des histoires, en particulier des contes ; construire une critique de la raison narrative qui, en mobilisant les théories narratives au service de l’intelligence du phénomène juridique, et particulièrement ses textes et discours, dépasse l’acquis des analyses de « droit et littérature » classiques. Sous l’impulsion de Quentin Landenne et Antoine Bailleux principalement, il ne s’agit plus là de se contenter de commenter le droit à partir de l’extérieur, à partir de textes littéraires, mais bien d’analyser le discours juridique, dans ses différentes facettes (sémantique, syntaxique et pragmatique), comme récit, sans pour autant identifier texte juridique et texte littéraire.